Pourquoi nos jeunes ne nous entendent-ils pas ?

Que la paix soit sur nous, chers parents 🙂

Un nouvel article sur le blog pour parler de la communication. Lorsque j’ai demandé aux jeunes filles quel était le principal problème qu’elles rencontraient avec leurs parents. Et bien devinez quoi  le manque de communication est number one. Puisqu’il fait parti aussi de l’un des problèmes énumérés par les parents. Dans cet article je partage avec vous les obstacles à la communication avec quelques pistes offerts par les jeunes et je termine par la communication du meilleur des hommes –paix et bénédiction sur lui– tiré de l’une de mes conférences sur « Communiquer intelligemment« . Pour commencer, qu’est ce que la communication ?

Qu’entendons-nous réellement par « communiquer » ? 

Dans le livre « La Discipline positive pour les ados » les auteurs nous livrent les obstacles à la communication. Ils nous disent que bien souvent, les premiers mots associés à « communication » sont les verbes « s’exprimer » ou « parler ». Mais communiquer, c’est aussi « écouter » et «recevoir » ce que l’autre partage pour s’assurer qu’il se sent entendu et compris.

Voici un petit test efficace : la prochaine fois que nous commençons à parler à nos enfants (c’est-à-dire à sermonner, rappeler, convaincre, tenter de soumettre…), soyons attentifs à leur langage non verbal : est ce qu’ils ont le regard dans le vague, ou fixé vers l’écran ? En profitent-ils pour envoyer un texto ? Lèvent-ils les yeux au ciel ?

Deux indices peuvent nous aider à prendre conscience que le message ne passe pas alors que nous parlons :

  • Notre propre ressenti : si nous nous sentons ignorés, il est probable que, de fait, ils nous ignorent.
  • Nos répétitions : « Mais il faut que je te le dise combien de fois ? » « Est-ce que tu entends ce que je te dis ? » « C’est la vingtième fois que je te le dis ! »

Est-ce qu’en fait ne nous nous méprenons pas sur le sens du verbe « écouter » ? Nous disons « Il ne m’écoute pas ! », alors qu’au fond nous pensons « Il ne m’obéit pas ! » 🙁

Qu’est-ce que la communication ?

Communiquer c’est laisser les gens nous connaitre et leur permettre de parvenir à une compréhension mutuelle entre nous. Si on y parvient, on se respecte. Toutefois ce processus implique que nous partagions honnêtement nos idées et nos sentiments avec les gens.

  1. Le constat lors de nos dialogues dans nos foyers
  • La plupart du temps, nous assistons dans nos foyers à des polémiques et à des disputes verbales plutôt qu’à des dialogues.
  • Lorsque nous polémiquons, nous tentons de convaincre notre interlocuteur. Cette volonté de convaincre pousse à élever la voix, à couper la parole et parfois attaquer notre interlocuteur.
  • Le dialogue revient à discuter de la meilleure façon. Il consiste à expliquer un point de vue plutôt qu’à vouloir changer celui de notre interlocuteur.
  • Le dialogue est fructueux et calme lorsque nous avons une parfaite connaissance de l’objectif de celui-ci.
  • Le dialogue dévoile les mœurs des interlocuteurs et leur degrés de politesse.
  • Au cours de nos dialogues avec nos enfants, nous devons oublier que nous sommes les uniques détenteurs de l’autorité.

2. Les obstacles à l’écoute

  • Chercher absolument à être entendu, à expliquer, corriger, répondre, renchérir avec des arguments plus forts.
  • Etre ancrés dans nos peurs ou dans nos certitudes.
  • Vouloir résoudre, réparer ou secourir pour être un bon parent plutôt que d’écouter le jeune et de le laisser cheminer et chercher des solutions par lui-même. Entendre un problème ne veut pas dire le résoudre pour l’autre.
  • Essayer de le forcer à renoncer à ses ressentis, ses perceptions, ses croyances au lieu d’accueillir ce qu’il partage sans jugement.
  • Etre sur la défensive pour expliquer notre point de vue.
  • Interrompre pour faire la morale ou donner des leçons.
  • Prendre personnellement ce que dit le jeune ou nous laisser influencer par nos propres problèmes non résolus. Retourner ce qu’il dit contre lui pour le critiquer, lui faire la morale, le juger, le punir.
  • Écouter c’est avant tout savoir faire le silence pour entendre la parole de l’autre et comprendre sa réalité. Impossible d’écouter et de parler en même temps.

3. Les jeunes nous donnent quelques pistes pour développer une écoute efficace

  • Pas de discours
  • Que ce soit court et bienveillant
  • Ne nous rabaissez pas (« tu es bête »…)
  • Ecouter-nous, éviter de nous parler comme si on n’existait pas
  • Ne vous répétez pas
  • Si on trouve le courage de vous dire ce que l’on a fait de mal, ne vous mettez pas en colère et n’en rajoutez pas (aidez nous à ne plus le refaire)
  • Ne nous culpabilisez pas en disant des choses comme « J’ai fini par être obligé de le faire puisque toi tu n’as pas été capable de trouver le temps de le faire ! »
  • Ne faites pas de promesses que vous ne pouvez pas tenir.
  • Ne nous comparez pas à nos frères et sœurs ou à nos amis…

Bien sûr, ces suggestions pourraient tout aussi bien être valables pour eux. Mais dans la logique d’apprentissage par l’observation de l’adulte, c’est au parent qu’il appartient d’initier le changement.

Quelques suggestions pour une écoute efficace et respectueuse

Ayons un esprit respectueux et tolérant afin d’adopter les suggestions suivantes :

  • Etre engagé dans l’écoute : demande à l’adulte d’être impliqué de tout son être : corps et esprit. Il est important de garder à l’esprit le fait que l’intention qui nous anime est plus importante que notre comportement lui-même.
  • Accepter d’autres réalités et opinions que les nôtres: il n’y a pas de vision unique des choses, nos jeunes aiment que la leur soit entendue, autant que la nôtre.
  • Comprendre sans nécessairement être d’accord : L’écoute sincère est empreinte d’empathie. Cela ne signifie pas nécessairement partager le même point de vue que son jeune, mais lui montrer que l’on comprend son cheminement. Nous pouvons dire à notre enfant  » Je peux comprendre ce qui te fait ressentir ça ou t’amène à voir les choses de cette façon-là »
  • Connecter en utilisant la question : Nous avons souvent tendance à réagir de façon impulsive à la première information qui nous est donnée, à nous attacher à la surface du langage, qui masque la véritable source du problème. Si l’on prends le soin de poser des questions vraiment ouvertes et bienveillantes, on pourra ouvrir le dialogue  et avoir des informations concrètes : « Qu’as-tu ressenti ? » « As-tu d’autres choses sur le cœur ? » « Peux tu me donner un exemple ? Est-ce que je fais ça souvent ?  » « Qu’est ce qui t’énerve le plus? ». Je peux vous dire que cette dernière questions offre l’opportunité d’entrer dans le monde de nos jeune et nous permet de mieux les comprendre. Lors de mes ateliers c’est cette question« qu’est-ce qui t’énerve ou révolte le plus » que je pose pour lancer la communication et impliquer davantage les jeunes au dialogue.

Le mode de communication du Prophète saws ?

Aïcha a rapporté que le messager d’Allah communiquait de façon à ce que tous ceux qui l’écoutaient puissent bien le comprendre. [Abou Dâwoud]

A la puberté nos enfant se donnent une façade, parce qu’ils craignent d’être découverts et rejetés. Pour modifier ceci, nous devrions les recevoir avec amour et les accepter tels qu’ils sont. Nous devons être honnêtes, francs et spontanés. Nous devons les Traitez avec égards, douceur et les encouragez. Il faut que l’on soit sensibles à leurs besoins et leur montrer de la sympathie et de l’affection. Nous devons être compréhensifs. Allah décrit le Prophète :

« Certes, un Messager pris parmi vous, est venu à vous, auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et miséricordieux envers les croyants. » Coran 9/V128

« C’est par quelque miséricorde de la part d’Allah que tu (Muhammad) as été si doux envers eux! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage. » Coran 3/V159

Ceci explique comment l’amabilité du Prophète attirait les autres. Par ailleurs, ce dernier verset affirme que si le Prophète avait été sévère et avait le cœur dur les gens se seraient tenus à distance. Le Prophète s’adressait à tout le monde, en tournant complètement son corps vers son interlocuteur et donnait même aux enfants un sentiment d’importance et de responsabilité comme les adultes. Il était à l’écoute de leurs émotions et laissait les jeunes les exprimer, il les ressentait même avec eux. Lorsqu’il voulait transmettre un message, il captait l’attention des gens de différentes façons. Généralement il commençait par poser une question : « Savez-vous qui est la personne courant à sa perte ». Pour capter l’attention des gens, il avait aussi l’habitude de donner des exemples : « dans leur gentillesse, leur compassion et leur solidarité mutuelle, les croyants pourraient être comparés au corps humain. Si l’un des organes est affligé, tous le corps y réagit avec vigilance et souffre de fièvre. » [Authentique].  Les gens détestent qu’on les néglige ou qu’on ne leur accorde pas d’attention.

Chaque fois que nous communiquons nous transmettons un message muet « S’il vous plait accorder moi de l’importance » et lorsque nous ne répondons pas à ces message nous leurs disons « Vous n’existez pas ».  Le prophète était comme un enfant quand il s’adressait à des enfants et comme un jeune lorsqu’il s’adressait à des jeunes. Il partageait leurs intérêts et s’adressait à eux en se plaçant à leur niveau. Il a été dit : « Parlez aux gens en vous plaçant à leurs niveau. Aimeriez-vous les entendre nier les paroles d’Allah et de son messager ? »

Alors imaginer nos enfants à l’âge de la puberté en quête d’identité. A cette période, il recherche habituellement la vérité. Il a plusieurs questions en tête et essaie de trouver un sens à sa vie : Qui suis-je? Quel est le but de ma vie? Est-ce que mes parents m’aiment ou pas? Est-ce que mes amies m’aiment vraiment ou non? Est-ce que les gens de mon âge m’acceptent comme je suis? Lorsque nos jeunes nous trouvent en train de les guider et de les aider à trouver des réponses à leurs questions, ils sont content et satisfait. Et si nous n’y répondons pas ils sont confus et agités et peuvent essayer de trouver les réponses à leurs questions ailleurs et peut être ses réponses ne seront pas conforme à nos valeurs. Notre défi est de se soucier de leur cœur et de leur relation avec Allah afin de parvenir à élever nos enfants du niveau de la connaissance à la conviction.

Je termine par les propos de Nora 15 ans qui affirme que si la communication est bonne cela permettra une meilleure relation parent/jeune et de ne pas se sentir frustré par des non-dits ou des mensonges.

Et vous quelle est la principale difficulté que vous rencontrez concernant la communication avec vos enfants/jeunes ?

Voilà chers parents, je nous laisse sur cette réflexion, en espérant avoir apporté un plus de changement de regard sur la communication avec nos jeunes.

Hâte de lire vos réflexions en commentaire et d’échanger ensemble 😉

Sur ce bonne semaine sous la protection du Miséricordieux 🙂

Mariama, celle qui aime pour toi ce qu’elle aime pour elle-même


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À lire : mes écrits sont tirés de ces ouvrages :

→ »La discipline positive pour les adolescents » de Jane NELSON & Lyann LOTT → »La communication au sein de la famille » du Dr Abdelkarim Bakkar et du livre « Guide de formation pour les cadres musulmans » du Dr Hicham Altalib


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Que la paix soit sur vous, je suis Mariama Öztürk épouse et maman de 3 filles. Auteure du blog Ansariya, ici je vous partage des stratégies utiles pour éduquer les adolescentes. Abonnez-vous à ma chaîne Youtube Ansariya pour ne rater aucune de mes vidéos éducatives. Et parce que dans tout ce que je fais, je crois en la remise en cause du système éducatif. Je crois profondément en une manière différente d'éduquer. Ma manière de remettre en question l'éducation est mon engagement à trouver et former les adolescentes qui travailleront à la réalisation de cette vision. Bienvenue dans la communauté ;)

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