Que la paix soit sur nous, chers parents 🙂
Je suis heureuse de vous offrir ma nouvelle réflexion dans cet article. Samedi dernier après le séminaire avec les parents sur « Jeunes musulmans : les accompagner et les encourager à prendre confiance » à la mosquée de Vigneux-sur-Seine, j’ai pu voir certaines inquiétudes… D’où mon envie de partager avec vous 3 points essentielles pour mieux accompagner nos jeunes, avec des exercices pour être plus conscient de l’éducation que nous offrons à nos enfants. Je tiens d’ailleurs à remercier la commission famille de la mosquée de Vigneux sur seine pour leur confiance et leur engagement pour aider les parents dans leur mission.
PS : Pour les absents aux séminaires vous pouvez vous referez aux articles « Attitudes parentales que souhaitons-nous leur enseigner » et l’article « Développer TEF » (Temps d’échange en famille) pour créer le lien avec nos enfants. Pour ceux qui souhaitent avoir le support entier m’envoyer un mail à ansariya.mariama@gmail.com.
1. Parent : Ne forcez pas vos jeunes à commencer là où vous en êtes.
Les parents doivent prendre en considération le stade de leur enfant. Nous devons prendre en compte l’âge de notre enfant. Certains parents dans leur enthousiasme d’avoir des enfants qui se comportent, agissent et s’habillent en musulmans, insistent pour forcer leurs jeunes à faire exactement comme eux. Par exemple, une mère qui demande à sa fille de porter le voile comme elle. Il n’y a absolument rien de mal à accepter des vêtements larges et un foulard comme votre fille aime tant que cela satisfait les exigences de base, que les vêtements couvrent le corps, qu’ils ne sont pas serrés ou transparents et qu’ils couvrent la tête. Un autre exemple courant est lorsque le père demande à son fils de prier toutes les prières supplémentaires, comme tout le Tarawih pendant le mois de Ramadan, et de s’habiller avec le vêtement traditionnel de son pays d’origine, pensant que c’est la seule façon d’appliquer l’Islam. Il n’y a rien de mal à accepter uniquement les devoirs obligatoires du jeune homme et de l’aider en même temps à grandir et à renforcer sa croyance progressivement. De cette façon, le fils sera capable de faire des actes supplémentaires sans sentir que la tâche est trop lourde pour lui. Dans certaines situations, insister pour forcer le jeune à faire davantage, sans conviction réelle, peut l’éloigner de l’Islam. Nous devons prendre en compte l’âge de l’enfant et lui donner assez d’espace pour grandir.
Une façon qui peut aider les parents à exercer ce principe est d’essayer de se rappeler s’ils appliquaient entièrement ou non l’Islam quand ils avait l’âge de leur enfant. Bien entendu, la réponse à cette question de la plupart d’entre nous serait NON. Il est donc important de donner à nos enfants assez de temps pour grandir, se développer et s’améliorer jour après jour. Lorsqu’on encourage et loue les actions positives de son jeune au lieu de le critiquer, il fera de plus en plus les choses correctement, inchaAllah (si Dieu le veut). C’est ce que faisait le Prophète -paix et bénédiction sur lui-, il a été rapporté à ce sujet qu’un homme s’est présenté à lui -paix et bénédiction- et lui a demandé ce qu’était l’Islam. Le Prophète -paix et bénédiction- lui a parlé des piliers de base de l’Islam (cinq prières quotidiennes, la zakat -aumône légal-, le jeune du mois de Ramadan, du pèlerinage). L’homme dit qu’il ne ferait que cela et rien de plus. Le Prophète -paix et bénédiction- dit que cet homme atteindrait la prospérité s’il appliquait ce qu’il avait dit.
Dans la sourate La vache, Dieu dit » Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu’elle aura fait, punie du mal qu’elle aura fait » [Coran 2 V 286]
L’utilisation de cette approche progressive est très importante et une méthode fondamentale utilisée par l’Islam pour présenter de nouveaux concepts et changer des habitudes sociales. Il est beaucoup plus facile pour les jeunes de faire des choses de façon graduelle que de changer de façon soudaine. Que Dieu nous facilite l’éducation de nos enfants.
Etre témoin des problématiques de nos jeunes est souvent l’occasion d’identifier les enjeux sur lesquels nous avons encore besoin de travailler : le pouvoir, la représentation de nous-même, l’image du corps, les relations amoureuses, les amitiés, les relations avec nos propres parents, l’indépendance, notre relation avec Dieu.
Entraînez-vous!
Voici une courte réflexion pour aider les parents à identifier les problématiques non résolues de leur jeunesse :pensez à l’endroit où vous viviez et l’école où vous alliez entre l’âge de treize et dix-huit ans. Puis, répondez aux questions suivantes par oui ou par non :
- Aviez-vous confiance en vous et pensiez-vous que vous réussiriez votre vie? (pouvoir)
- Aviez vous une bonne opinion de vous-même et aviez-vous l’impression de compter? (image de soi)
- Étiez-vous satisfait(e) de votre corps? (image du corps)
- Aviez-vous des sentiments amoureux ? Étiez-vous à l’aise avec les personnes du sexe opposé? Du même sexe?
- Aviez-vous des ami(e)s avec qui vous aimiez sortir et passer du temps ? (amitié)
- Aviez-vous confiance en vos parents et alliez-vous les trouver pour demander des conseils, de l’aide? (parents)
- Aviez-vous la liberté de vos choix ou vos activités étaient-elles dictées et surveillées par les adultes autour de vous? (indépendance)
- Étiez-vous assidus dans votre pratique religieuse (prière…)? (spiritualité)
- Aviez-vous la permission d’avoir et de visiter des ami (e)s non musulman(es)?
- Aviez-vous le droit d’aller à des soirées (fêtes) avec vos camarades de classes?
En prenant du recul et en repérant ce qui dans l’héritage de nos années de jeune, n’est pas tout à fait résolu, nous pourrons clarifier notre attitude parentale en faisant la distinction entre ce qui est lié à la jeunesse de notre enfant et ce qui relève de notre propre histoire. Les paragraphes qui suivent nous donnent quelques pistes en ce sens.
2. Parent : Prenez soi de vous!
Si on demande aux parents : « Etes vous attentifs aux besoins de votre jeune? », la probabilité est forte qu’ils répondent « Mais bien sûr » (alors qu’en réalité leurs faits et gestes indiquent parfois le contraire). Qu’en est-il de l’attention qu’ils portent à leurs propres besoins? Peut-être pensent-ils les satisfaire, ou au contraire ne réalisent-ils pas qu’ils sont en droit d’avoir leur propre espace, sans nécessairement dédier tout leur temps et toutes leurs actions à leurs jeunes.
Etre attentif à soi-même implique que l’on prenne en compte ses propres besoins autant que ceux de ses jeunes. Lorsque nous sommes guidés par nos craintes de parents, nos actions peuvent manquer de constance, et engendrer de l’instabilité, une sorte de danse préjudiciable à la relation éducative, et qui nous éloigne d’une ligne de conduite à la fois ferme et bienveillante.
Cette danse nous tient à distance non seulement d’un accompagnement efficace de nos jeunes, mais aussi du respect que nous devrions avoir pour notre capital éducatif et nos propres convictions. Le résultat est une alternance d’actions éducatives qui vont du contrôle à la permissivité.
Ce qui nous pousse à danser
- Essayer de réparer les erreurs de ses jeunes au lieu de les laisser grandir et apprendre à les gérer par eux-mêmes. D’ailleurs, à force de réparer les erreurs commises par d’autres on en oublierait presque de s’occuper des nôtres! Etre attentif à soi-même suppose d’apprendre de ses propres erreurs et enseigner ainsi aux jeunes qu’ils peuvent apprendre des leurs.
- S’inquiéter de l’opinion des autres et attacher davantage d’importance à l’apparence qu’à ce qui est bon pour son jeune. On ne peut pas être fidèle à soi-même si on est préoccupé par le regard de ceux qui ne sont véritablement concernés.
- Essayer de protéger les jeunes de toute souffrance, ce qui les empêche d’apprendre et de devenir des adultes résilients. Nous sommes fidèles à nous-mêmes en tant qu’adulte lorsque nous parvenons à faire face à nos propres souffrances, à nous pardonner, à nous autoriser à grandir.
- Tous faire pour éviter la colère de son jeune (céder, laisser faire…), cette attitude enseigne aux jeunes que la colère est mauvaise en elle-même, ou au contraire, qu’elle peut être un outil pour manipuler les autres. Or la colère est une émotion saine qui peut être gérée de façon appropriée. Notre fidélité à nous-mêmes provoquera parfois, c’est normal et sain, la colère de nos jeunes, en particulier lorsque nous disons non parce que nous pensons que c’est la bonne décision.
- Croire que ne pas se sacrifier pour ses jeunes est une attitude égoïste et que faire se que nous aimons est interdit. Il est sain de trouver le juste équilibre entre s’occuper de soi et s’occuper de ses jeunes.
3. Parent : adoptez une nouvelle attitude! (Outils pratiques)
- Regarder la jeunesse de ses enfants comme une occasion idéale de revisiter sa propre jeunesse et ses problématiques non résolues, pour se défaire de ce qui n’aide pas et éviter de le reporter sur ses jeunes.
- Si on a des réserves sur sa propre image, les jeunes les mettront rapidement en lumière, il est temps de faire la distinction entre ses problématiques et celles de ses enfants.
- Comprendre ses peurs est une démarche très utile pour dénouer les problèmes du passé. Lorsque l’on parvient à identifier ses propres craintes , on peut les gérer plus facilement. Les besoins de la situation nous apparaissent alors avec davantage de clarté et d’objectivité.
- Quand ont choisit de changer de perspective, les options se dessinent plus naturellement.
- Faire le parallèle entre ses souvenirs et se qui se joue avec ses jeunes.
- Se rappeler que la souffrance de voir ses jeunes prendre rapidement leur indépendance est transitoire, et ouvre sur une nouvelle façon de s’apprécier, de passer du temps ensemble et de poursuivre la construction des liens entre parents et enfants.
Entraînez-vous!
Si vous souhaitez identifier les problématiques non résolues de votre jeune et vous connecter au monde de votre jeune, cette activité est pour vous! Plutôt que réfléchir à ce qu’un parent « devrait » penser, vous pourrez laisser remonter ce que vous pensiez et ressentiez en tant que jeune et regarder comment vous vous comportiez. Vous aurez ainsi une meilleure compréhension de ce que vit le vôtre. Ceci pourra aussi éviter de prendre les choses trop personnellement.
- Découvrir nos problématiques non résolues
- Pensez une situation qui se produit entre vous et votre jeune et que vous souhaiteriez vivre différemment. Décrivez-la par écrit.
- Que ressentez-vous lorsque cette situation se présente? Soyez attentif à choisir des mots qui décrivent des ressentis, et pas des locutions comme « c’est comme si… », « ça ressemble à… ». Un ressenti se décrit en un mot. Si on utilise davantage de mots, on est probablement en train de décrire ce que l’on pense. Par exemple : « J’ai ressenti que mon jeune me détestait » est une pensée. « Je me sens blessé (e) » exprime un ressenti. On peut éprouver plusieurs ressentis, mais chacun correspondra à un mot, pas à une phrase complète (en colère, inutile, triste, etc.)
- Que faites-vous dans cette situation?
- Quelle est la réaction de votre jeune face à votre attitude?
- Que décidez-vous de faire?
2. Identifier un souvenir de sa propre jeunesse
- Choisissez un souvenir dans lequel, en tant que jeune, quelque chose ne s’est pas passé comme vous le souhaitiez. Décrivez la situation par écrit.
- Que s’est-il passé?
- Qu’avez-vous ressenti au moment où cela s’est passé?
- Qu’avez-vous fait?
- Comment les adultes autour de vous (ou vos parents) ont-ils réagis?
- Quelle a été votre réponse?
- Qu’avez-vous finalement décidé de faire?
3. Utiliser le passé pour mettre en lumière le présent
- Relisez vos deux écrits, et identifiez une problématique de votre jeune qui est restée non résolue.
- Quel éclairage (s’il y en a un) avez-vous tiré de votre souvenir de jeune? En quoi peut-il vous aider à gérer votre situation d’aujourd’hui?
- S’il vous est difficile de faire le liens entre ces situations, vous pouvez demander l’aide d’un ami ou d’un conjoint qui pourra être plus objectif. Peut-être pourront-ils percevoir des solutions utiles?
Alors si je devais répondre à la question « Pourquoi est-il difficile d’éduquer les jeunes? C’est à mon sens qu’on ne connait pas nos attitudes parentales (se que nous souhaitons enseigner à nos enfants), qu’on connaît pas les défis que rencontrent nos jeunes (suicide, harcèlement, violences, perte des valeurs religieuses…), que nous ne savons pas par où commencer et nous nous sentons parfois seule face à l’éducation de nos enfants. On nous a appris à penser à notre projet professionnel et non à notre projet familiale. La solution est qu’il faut aujourd’hui prendre le temps de mettre des mots sur notre propre histoire car avant de devenir parent nous étions nous aussi des enfants. Le messager de Dieu-que la paix et bénédiction soit sur lui- n’a-t-il pas dit « Celui qui se connait, connait Dieu. » ?. Il faut avoir le courage de mettre au centre de nos éducations le CORAN et la SUNNA du Prophète -paix et bénédiction- et se former sur ces principes. Et vu que l’objectif des séminaires est d’aller vers une famille heureuse, je termine par les propos du professeur Mohammed Al Bouti (paix à son âme) « La société dite musulmane ne brille pas de bonheur,par la présence de tout ce qui fonde et permet ce bonheur, si elle ne se base pas à son commencement sur une éducation intellectuelle et morale répandue parmi les individus, conformément à un programme divin que définissent le livre de Dieu et la voie de son envoyé. » Dieu est plus Savant
J’espère vous avoir apporté de nouveaux outils pratiques pour mieux accompagner et encourager nos jeunes. Gardons confiance en DIEU, en nos enfants et en nous. Devenons et soyons des exemples pour nos enfants.
Si vous avez aimé cet article n’hésitez pas à le partager et à me faire part de vos ressentis. Si vous avez des critiques, faites en moi part pour améliorer mes écrits.
Mariama, au service des parents engagés pour le bien être des futures générations.
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Mes écrits sont tirés des livres : « La discipline positive pour les adolescents » et « Adolescents musulmans,guide pratique aux parents. » plus d’infos à la rubrique Ressource
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