Les jeunes des « Surconsommateurs médiatiques »
Que la paix soit sur nous,
Avez-vous lu le livre de Viviane Mahler sur « Ados, comment on vous manipule » aux éditions Albin Michel? Je vous parle souvent de ce livre :). Je vous propose de vous partager les 7 manipulations faites aux jeunes à travers une série d’articles. Commençons par la première : Manipulation #1 / Comment le royaume des médias manipule nos jeunes.
L’objectif est de vous offrir les clés pour mieux comprendre les mécanisme de pouvoir , d’attraction ou d’influence autour des manipulations faites aux jeunes. Pour apporter le meilleur à nos enfants, il va falloir avoir le courage de s’informer pour développer notre discernement.
Les jeunes sont des « surconsommateurs médiatiques » autrement dit ils aiment tout, la télé, le ciné, l’Internet, les magazines. C’est constaté études à l’appui. On s’en doutait, diriez-vous. Mais ce qui est assez nouveau, c’est qu’ils le font avec plus de liberté que les jeunes qui les ont précédés, parce que très souvent ils possèdent leur propre ordinateur, téléphone portable, ou télé et parce qu’ils peuvent choisir comme bon leurs semble leurs magazines et films. Tous les médias, quels qu’ils soient mettent donc de gros moyens pour capter leur attention et multiplient les offres qui leurs sont expressément destinées. Objectif : les fi-dé-li-ser, même si ils sont de grands adeptes du zapping.
Plan de l’article :
- Télé-réalité le miroir aux alouettes
- Jouer avec l’émotion pour vous maintenir devant l’écran
- Trop de télé
- Tout accepter pour être connu?
- Séduits et abandonnés
- Et alors chacun est libre d’occuper son temps comme il le veut?
- Test : votre jeune est-il un accro de la télé? Résultats
- Donner le courage à votre jeune de maîtriser son temps devant les écrans !
Télé-réalité le miroir aux alouettes

Le journaliste Ignacio Ramonet, directeur de la rédaction du Monde diplomatique dénonce les télé-réalités « Filmée à l’aide de caméras de surveillance ou à travers des miroirs sans tain, l’émission reproduit un dispositif typique de contrôle (policier, carcéral, militaire), renforcé par l’élimination des angles morts, la multiplication des plongées, les caméras à infrarouge […]qui donne au spectateur une sensation de puissance, de maîtrise, de domination (on voit souvent d’en haut) et, en même temps, renforce à la longue le sentiment protecteur (paternaliste) à l’égard des enfermés volontaires. » On répondra que les enfermés sont volontaires et participent au show en connaissance de cause. Pas tout à fait, car ils ne sont pas maîtres de l’utilisation qui est faites de leur image. Ces émissions sont en effet montées, les moments soigneusement choisis, mis en scène, au besoin rescénarisés pour raconter l’histoire qui convient en fonction des objectifs que s’est fixés la chaîne de télé. Et les participants ne s’y retrouvent pas.
Jouer avec l'émotion pour vous maintenir devant l'écran

« Dans la plupart des émissions, on s’est vite rendu compte que le réel ne suffisait pas, qu’il fallait introduire des ingrédients, des rebondissements, explique un observateur de ce type d’émissions. Il n’y a pas de scénaristes, comme pour les fictions. Il y a un format, une trame qui peut être de trois lignes comme de cinquante pages. Quant aux candidats, ils sont choisis selon des critères précis.Ils sont comme des acteurs qui doivent évoluer dans un cadre précis, qui est fondamental. C’est là que l’histoire est réécrite. » propos de Bertrand Villegas, directeur de The Wit, organisme d’observation des programmes télévisés internationaux. La recette, pour que les spectateurs que sont les jeunes ne s’échappent pas, c’est de créer des moments pour faire réagir les participants et provoquer leur ÉMOTION, et par ricochet celle du téléspectateur. Faire de l' »emotainment« , disent les Américains, du divertissement avec de l’émotion. « Auparavant, les animateurs étaient paternalistes, les programmes plutôt compassionnels. Aujourd’hui, les émissions misent sur des ressorts négatifs, conflictuels, comme l’humiliation. » rappelle un spécialiste Jean-Maxence Granier, directeur d’Iconoclast, un organisme d’étude des médias, dans Psychologies.
On critique, on humilie et on regarde les candidats éliminés pleurer en gros plan sous l’œil indiscret des caméras. Car toutes ces émotions sont suscitées uniquement pour faire de l’audience. Ambiance lacrymale avant tout. Chacun y va de sa larme de chaque côté de l’écran. Les candidats se livrent spontanément et avec franchise, ce qui les rend attachants et incitent les jeunes à prendre parti. Toute cette mécanique de télé-réalité aboutit à une grande confusion pour le téléspectateur, entre les personnes qui se sont portées candidates, les rôles d’acteurs qu’on leurs fait tenir et les personnages qu’ils deviennent, au gré de l’histoire que construit et raconte la chaîne.
La dernière tendance, c’est « un cross-over entre sitcom et real TV », un minutieux mélange entre fiction et téléréalité. La dernière recette à l’américaine pour relancer l’intérêt de téléspectateurs trop vite lassés. On fait croire que c’est « en vrai, avec de vraies gens », mais les images sont triées et on garde les « plus fortes », celles qui sont les plus conflictuelles ou les plus bouleversantes. Tout est reconstruit, les moments moins intenses de la « vraie vie » supprimés, pour fabriquer à la chaîne de l’émotion.
Trop de télé

Entre 11 et 14 ans, ils regardent la télé 2 heures et 23 minutes par jour en moyenne.
Au dessus de 15 ans, la durée s’allonge à 3 heures et 20 minutes, c’est-à-dire une demi-heure de plus qu’il y a dix ans.
58% des 13-19 ans disposent de leur propre poste de télévision. Or, quand on est seul avec l’écran, c’est difficile d’y résister.
Cela dit, ils restent moins longtemps devant le poste que les adultes, qui lui consacrent la plupart de leurs soirées. Enquête Médiamat/Médiamétrie pour le Syndicat national de la publicité télévisuelle, été 2003. Il y a plus de 16 ans que dire aujourd’hui avec les ordinateurs et les téléphones portables…
Tout accepter pour être connu?
Pourquoi pas moi? se disent les fans de télé-réalité, fascinés par la rapidité de l’ascension de ces nouvelles stars. Celles et ceux qui accèdent sous leurs yeux presque instantanément à la célébrité et font la une des magazines ne semblent pas avoir grand-chose de plus qu’eux. Juste la chance d’avoir été sélectionnés. Cette télévision donne l’occasion d’être distingué, de sortir du lot des anonymes, de devenir « quelqu’un ». « Il faut être connu d’abord. Ensuite, on pourra faire ce qui nous plaît », « quand on est célèbres, tout le monde nous aime » interviews de jeunes candidats à la célébrité dans Psychologies magazine. Certes, ce désir de célébrité existe depuis longtemps. Aujourd’hui la télévision démultiplie le phénomène, donnant à tous l’illusion d’une réussite facile. Pour cela, les candidats à la gloire sont prêts à tout, à se dévoiler, à s’exhiber, à abandonner toute pudeur, à être humiliés publiquement même, espérant qu’ensuite ils seront reconnus, qu’une autre vie s’ouvrira, comme par un coup de baguette magique. Le temps d’une émission ou d’un feuilleton-réalité, ils se mettent nus et à nu. Ils acceptent de livrer leur vie en pâture devant des millions de spectateurs. Ils se laissent cataloguer : allumeuse, colérique, obèse ou doux dingue. L’image qui surnage est rarement tendre. A la diffusion, une bonne partie d’entre eux sont catastrophés par le spectacle qu’ils donnent de leur vie intime. Certes, tous ont donné une autorisation de diffusion, au moment de leur sélection, sans aucun droit de regard sur le montage. Dans la grâce du moment, ils ont signé en confiance, sans mesurer l’impact qu’allait avoir cette participation sur leur vie, ni les effets d’une surexposition dont ils n’ont absolument rien maîtrisé. Les participants sont en position de faiblesse dans un domaine qu’ils ne dominent pas.
Séduits et abandonnés
Vous pouvez vous dire que les candidats n’étaient pas assez fort pour tenir le coup et qu’il suffit de bien s’y préparer. Mais ce n’est pas si simple. Tous manipulés, candidats et spectateurs se retrouvent dans le même bain. Ces émissions de télé-réalité réduisent volontairement les personnes qui y évoluent à des caricatures. Toutes les émissions de télé-réalité fonctionnent sur le même mode : la confrontation. L’EXPÉRIENCE NE PEUT QUE LAISSER DES TRACES BLESSANTES POUR LES PARTICIPANTS.
Et alors chacun est libre d'occuper son temps comme il le veut ?
Ce livre date de 2004, et je m’interroge aujourd’hui avec tous les réseaux sociaux facebook, Youtube, instagram snapchat et la télé qui nous suivent partout maintenant dans notre sac à main avec le téléphone portable….Où est le problème me diriez-vous? Après tout chacune est libre de son temps. Cela regarde chacune d’entre nous de se laisser hypnotiser ou non par la télé ou les réseaux sociaux ! C’est vrai, en un sens. Mais la télé et les réseaux sociaux donnent une image déformée du monde. Elle est si proche, si facile d’accès que l’on finit par croire que la vraie vie, c’est elle. Or la télé, c’est aussi une somme incroyable de violences qui nous est régulièrement jetée à la figure : guerres, attentats, enfants mourant de faim, femmes battues ou agressées... Les journaux télévisés ne nous ménagent pas et se complaisent même dans les faits divers les plus ignobles. Quant aux séries télé, elles ne sont pas toutes inoffensives et certaines font de la violence leur pain quotidien. Résultats nos enfants finissent par croire que la vie est comme cela, que la violence est inévitable et qu’il ne faut pas trop s’en offusquer! En bref la violence est BANALISÉE.

TEST : Votre JEUNE est-il un accro de la télé?
- Goûte-t-il tous les soirs devant la télé en rentrant de classe?
- A-t-il besoin de s’installer tous les jours devant une série?
- Chez vous on dîne devant la télé ( ordinateur, téléphone à la main…)
- A-t-il un poste de télévision (ou écran) dans sa chambre?
- Est-ce que le début de sa série le fait interrompre séance tenante une conversation téléphonique ou distrait jusqu’à oublier de faire la prière en son heure?
- Parle-t-il de télé avec ses amis au moins 2 fois par jour?
- Préfère-t-il une émission qu’il trouve nulle à un roman ou autre lecture?
- Est-il prêt à renoncer à une soirée avec la famille ou ses amis pour une émission?
- Pour lui, les gens qui n’ont pas de télé chez eux sont des fous ou des illuminés?
- Préfère-t-il mourir (c’est une expression) que de rester une semaine sans regarder la télé?
Résultats :
- Moins de 5 oui : c’est un jeune rare capable de se passer de télé!
- De 5 à 8 oui : attention, la dépendance le guette !
- Plus de 8 oui : il est accro, mais cela se soigne avec de la volonté et votre soutien ! (Vous pouvez relire l’article https://ansariya.com/nos-jeunes-sont-ils-hyperconnectes/)
Donnez le courage à votre jeune de maîtriser son temps devant les écrans
- Notez l’heure à laquelle votre jeune utilise les écrans et à laquelle il s’arrête, puis noter le nombre de temps passé. Faites le pendant une semaine vous pourrez calculer son temps devant les écrans.
- Suite à ce constat vous pourrez réfléchir à un objectif à atteindre. Rappelez-lui qu’il est essentiel de maîtriser très rigoureusement sa consommation télévisuelle, en se fixant des créneaux horaires stricts et pas trop étendus. Il y a trop de choses passionnantes à faire dans la vie pour passer son temps devant l’écran. D’autant plus qu’après des heures de télévision, on a souvent les nerfs en pelote…et du mal à s’endormir.
- Proposez-lui d’enregistrer sa série ou son émission préférée pour la regarder quand il le désirera. Il pourra même se l’offrir comme récompense quand il aura terminé ses devoirs scolaire, spirituels, et de la maison.
- Proposez-lui des alternatives, jeux de société en famille, sortie en plein air, aide aux devoirs des plus jeunes enfants, visites aux proches malades ou âgés, sortie avec ses amis ou la possibilité de les inviter à la maison…
Voila pour le premier article de notre série sur les manipulations faites aux jeunes. Vous êtes libre d’exprimer vos ressentis en commentaire et si vous avez aimé de le partager à vos amis 🙂
Librement Mariama, déterminée à entreprendre l’éducation de la nouvelle génération

Je vous donne rendez-vous à Orly le 3 mars et le 8 mars à Epinay pour comprendre les comportements de vos enfants âgés de 7 à 14 ans autours de l’atelier les 6 peurs des mamans.
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