« En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l’alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour les doués d’intelligence, (…). » [Coran 3, « la famille de Imrân », v. 190)
Que la paix soit sur vous et sur le monde, mes chères sœurs en Dieu et en humanité,
Le Coran nous invite perpétuellement à la réflexion et à utiliser notre raison. C’est donc dans cette continuité que je souhaite dans cet article partager avec vous ma prochaine lecture du livre « L’adolescence n’existe pas » de Patrice Huerre, Martine Pagan-Reymond et Jean Michel Reymond, édition Odile Jacob.
Mais pour commencer, voici les propos du magazine Madame sur ce livre…
« Un livre formidable sur la période délicate de l’adolescence »
Pourquoi les jeunes prennent-ils leur indépendance de plus en plus tard ? Cette adolescence prolongée n’est-elle pas source de souffrance ? Comment expliquer l’augmentation des violences, des passages à l’acte, des dérives auto-initiatiques ?
L’adolescence n’est qu’une création récente de notre société, un artifice pour signifier, autour de la puberté, le passage de l’enfance à l’âge adulte, qui, lui, a toujours existé. Autrefois, ce passage était célébré, délimité, à travers des rituels. Aujourd’hui, cette transition se dilue dans le temps. Pis, ce sont les adultes qui, par refus de vieillir et par souci de supprimer tous les risques, excluent les jeunes du monde des grands. Attention, l’adolescence est bien un artifice, un mythe qui nous empêche d’aider nos enfants à devenir adultes.
Un avant-gout : la préface de Jean Bernard de l’Académie française, le 23 octobre 1989
Nous vivons entourés par des affirmations qui sont devenues des dogmes ; par des symboles qui sont devenus des vérités. Rien de plus malaisé, rien de plus important aussi que la remise en question de ces dogmes, de ces vérités, plus exactement de ces affirmations, de ces symboles.
L’enfance, l’âge adulte, la vieillesse existent assurément. Mais l’adolescence ? Le thème de ce livre est une contestation. La contestation du concept d’adolescence. A première vue, l’entreprise parait hardie, téméraire même. La position de l’adolescence parait forte. Les écrivains ont exalté l’inquiète adolescence ou l’adolescent : « cet être qui blâme, qui s’indigne, qui méprise ». Les médecins ont affirmé l’originalité de la psychologie, de la pathologie de l’adolescent. Des services hospitaliers spécialisés sont, dans de nombreux pays, réservés aux adolescents.
En fait, le concept d’adolescence, d’une période particulière, précise de la vie, située entre l’enfance et l’âge adulte, ce concept est récent. Récent dans l’histoire des êtres vivants. Les sociétés animales ne connaissent pas l’adolescence.
On peut certes objecter que l’homme étant –selon l’expression de François Jacob- défini par son aptitude à apprendre, et l’adolescence étant au premier chef l’âge ou l’on apprend, cette absence d’adolescence dans les sociétés animales n’est pas surprenante. Mais le concept d’adolescent est récent aussi dans l’histoire des hommes. Non seulement les sociétés primitives ne le connaissent pas mais il est ignoré par des sociétés très évoluées, par la Grèce, par Rome, par les sociétés françaises du Moyen Âge et des temps modernes.
On assistera, au fil de la remarquable étude historique qui est proposée dans ce livre, à la naissance, aux lents progrès d’abord, puis à l’exposition du concept d’adolescence qui devient dogme, vérité absolue. Faut-il cependant l’abandonner complètement ? Vous jugerez vous même.
Ce livre apporte des informations exactes, mises aux services d’une pensée forte et loyale. De nouvelle définitions, moins chronologiques, moins systématiques, pourraient ainsi se substituer aux données actuelles.
Déjà Paul Valéry : « Il y a un certain commencement de nous qui se fait d’ailleurs en deux ou trois fois – ou deux ou trois coup (c’est mon cas). On découvre ce à quoi on est vraiment sensible et quel est son Démon. On reconnait et l’on forme son Maitre et ses familiers. »
Et Marcel Proust : « C’est avec des adolescents qui durent un assez grand nombre d’années que la vie fait ses vieillards. »
Au vive du sujet : Introduction
Le propos de cet ouvrage n’est ni d’apporter des solutions ni de clore une question. Son ambition, bien au contraire, est d’ouvrir des voies au questionnement ; celui de notre histoire humaine, comme celui de notre quotidien.
Il essaie, sans craindre, à l’image de son sujet, le mélange des tons et des genres, de rendre compte des tribulations d’un phénomène qui trouve sa source à la fois dans la physiologie, la psychologie, l’histoire, les mouvements sociaux et culturels, voire l’animal. Et il ne vise, ce faisant, qu’à entre soulever le voile de ce qui est admis comme évidence. En adoptant une progression qui va de la naissance à la sénescence, il tente symboliquement de montrer que parler « d’adolescence », c’est forcément parler de l’alpha et de l’oméga, des jeux de la croissance et du déclin, de la naissance, de la reproduction et de la mort. Et l’on sait comment tous ces mouvements, il faudrait dire ces pulsions, qui se mettent en œuvre, au cours de processus plus ou moins conscients, pour la conception, la fabrication d’un « état d’âge ».
Pourquoi ne pas imaginer pour demain, puisque l’on a vu le bébé devenir une personne, et ses grands-parents entrer dans le troisième puis le quatrième âge, d’autres tentations encore, se muant en tentatives, pour l’invention de nouveaux états intermédiaires, sorte de garde fous d’une société fragilisée ?
Il semble bien, pourtant, que la seule façon de se prémunir de tels excès soit d’accepter le profond dérangement, la souvent douloureuse remise en cause, que tout âge peut induire chez celui qui ne l’a pas encore ou, et surtout, chez celui qui ne l’a déjà plus…
Or pour ce qui concerne les âges où l’individu remet le plus en question la société – et le monde entier – dans lequel il vit, ces âges où les enfants sont désormais des pubères, ne serait-il pas grand temps que l’on s’avise de les décharger – la puberté et ses bouleversements étant pour eux déjà bien assez lourds – du fardeau d’une adolescence socialement fabriquée, puis gérée, par d’autres (et trop souvent pour d’autres !) que par eux ?
N’est-ce pas seulement en acceptant d’être « dérangée » par eux qu’une société s’avère capable de juguler ses craintes originelles, de dépasser ses frustrations et de mériter ses poètes ?
Que dévoile se livre : Notes
Pour vous donner un aperçu de ce que dévoile ce livre, voici les chapitres abordés :
1. La préhistoire, une affaire d’animaux
2. Les avatars des mots « adolescence » et « puberté »
3. Primitives « adolescence »
4. L’habit ne fait pas l’adolescent
5. La puberté une transformation naturelle
6. Jeunes antiques au quotidien
7. Le Moyen Âge : à la Dieu merci et au droit coutumier (pas à pas la jovence)
8. De la Renaissance à 1975 : une portée à couver (les enfances de l’ « ad7olescence »)
9. 1795-1848 : une minorité influente (latence de l’ « adolescence »)
10. Au cœur du XIXe siècle : la correspondance de Lucien (puberté de l’ « adolescence »)
11. L’adolescence de l’ « adolescence » (1850 -1936)
12. L’âge adulte de l’ « adolescence » (1937-1968)
13. La sénescence de l’ « adolescence » (l’après -68)
Question et Défi
A qui profite cette période de l’adolescence ?
L’industrie alimentaire se met en quatre pour faire grignoter toute la journée les jeunes. Certains produits les rendent dépendants contre leur gré. Les fabricants de cigarette mettent le paquet pour les faire fumer et cela de plus en plus jeunes. Certaines technologies transforment leurs adeptes en vrais accros. Des gourous font miroiter de fausses promesses pour les endoctriner. Des marques d’alcool concoctent des produits pour les inciter à boire. La pub se fait clandestine pour mieux s’imposer. La télé transforme les émissions en produits dérivés et le téléspectateur en voyeur. Certaines informations sont inventées, détournées, truquées… Et même si nos jeunes ne sont pas dupe du monde qui les entoure, ils leur manquent parfois certaines clés pour comprendre les mécanismes d’attraction, de pouvoir ou d’influence qui agissent autour d’eux – du tabac aux sectes, en passant par la pub, l’information ou l’Internet. Le marketing les examine à la loupe pour mieux les cibler – les manipuler- (lire « Ados, comment on vous manipule » de Viviane Mahler, édition Albin Michel)
D’où l’importance mes chères sœurs, de développer l’esprit critique de nos enfants afin de les aider à décoder les petites et les grandes manipulations auxquels ils peuvent être confrontés. Soyons vrai et ne les considérons plus comme des enfants, se sont bien des jeunes adultes que nous devons amener à prendre leurs responsabilités et respecter leurs engagements.
La parole de Dieu
«Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront . » [ Sourate 3, La Famille d’Imran verset 104 ]
Que dit l’islam sur ce passage à l’âge adulte?
La femme et l’homme deviennent responsables d’eux-mêmes et autonomes. Il s’agit de prendre conscience de soi, du monde et de devenir adulte. Une étape difficile, parfois comme dit ci-haut par des rites de passage : en islam, il s’agit de se savoir spirituellement seul devant Dieu et socialement au service des êtres humains. Ce passage à l’âge adulte est le chemin qui mène à la conscience … Le jeune adulte traverse des crises pour cheminer vers la PAIX ♡. Nos jeunes ne font pas une crise d’adolescence mais une crise de foi, à nous de les encourager à apprendre d’avantage à mieux se connaître et à connaitre Dieu et les inviter à s’engager socialement pour améliorer notre monde.
Si vous souhaitez être plus informer et comprendre les différentes manipulations autour de l’adolescence, je vous invite fortement à lire ses deux ouvrages.
Je reste à votre écoute, faite moi part de vos réflexions en commentaire ci-dessous ↓ et n’hésitez pas à partager cet article avec ceux que vous aimez 😉
Prenez soin de vous, de votre famille et de votre FOI ♡
Mariama, celle qui demande toujours le bien pour vous et l’humanité 🙂
Lectrices engagées →Inscrivez-vous à ma newsletter ici↓ et recevez mes articles en avant première.
[contact-form-7 id= »735″ title= »Newsletter »]
J’ai beaucoup aimée un article qui m’a inciter à me poser plus de questions sur l’adolescence, je partage
Que la paix soit sur toi, ma chère Nour, je suis contente que l’article t’ai poussé à la réflexion. C’est intéressant, est ce que tu peux me dire quels sont les points qui t’incite à te poser des questions? C’est toujours enrichissant de s’interroger ensemble et essayer de trouver des pistes de réflexion. 😉
Eh bien pour moi l’adolescence a toujours été un phénomène naturel chez l’être humain , et je n’ai même pas réfléchis au fait que ce soit aussi un phénomène économique qui soit à l’avantage des industries alimentaire, des fabricants de cigarettes et d’alcool …
Si tu as le temps lis le livre « Ados on vous manipule », il dénonce toute les manipulations de l’industrie du tabac passant par la désinformation médiatique. N’hésites pas après de partager avec moi ta réflexion. 🙂
salam ankaykoum! Cet article donne vraiment à réfléchir ! La période de l’adolescence est en effet tellement ancrée dans nos mœurs que je n’avais jamais pensé que ça pouvait être une période « inventée ». D’autant plus que cest la période la plus redoutée par les parents… Il est donc primordial de la connaitre afin d’y faire face avec la meilleure approche possible. Il serait intéressant d’avoir des retours de sœurs qui ont deja des ados au sujet des réflexions apportées par le livre, ainsi que des cas concrets sur la manière dont elles accompagnent leurs enfants à devenir adultes sans tomber dans le piège des « manipulations » auxquelles les ados font face quotidiennement.
Walaykum Salam, Oum Malik
Oui il serait intéressant d’avoir le témoignage de maman ayant aider leurs enfants à devenir des adultes responsable.
Salam, j’arrive sur cet article après m’être posé la question et je suis ravie de ma lecture, très bon article. Il m’est évident qu’il s’agit d’une façon de déresponsabiliser ou repousser le passage à « l’âge adulte » et qu’il y a effectivement du profit en jeu. Pour moi, l’adolescence délimitée sur des années et années, définit par nos sociétés dite modernes n’existe pas. Cela est aussi nourrit par les parents qui ont du mal à laisser grandir leurs enfants. Et ce mythe crée des conflits entre l’enfant qui s’émancipe et le parent qui oublie qu’un jour « son » petit devient grand, qui oublie aussi avoir été un jour dans cette transition et traite ces changements tout à fait naturels comme une période difficile . Créant ainsi la difficulté, le manque de reconnaissance au lieu du dialogue.
Walaykum salam exactement