La musulmane doit être « présente » parce que quand elle est absente c’est une autre qui joue son rôle immanquablement. » Malek Bennabi
Que la paix soit sur vous mes chères sœurs en Dieu et en humanité,
Ce matin je reprends mes écrits, plus de quatre semaines où je n’ai pas partagé avec vous mes réflexions. Plein de choses à vous dire, c’est reparti pour de nouvelles lectures. J’ai envie de partager avec vous le regard que certaines filles posent sur la femme, mes lectures sur la femme en Islam. Puis à la fin quelques piste de champs d’action à mener pour changer la déformation sur la femme en Islam.
Pour commencer, voici quelques paroles de jeunes filles
(les noms ont été volontairement changé pour préserver l’anonymat)
« Je pense que la femme est soumise à l’homme. » Farah, 12 ans
« J’aimerais bien être un garçon pour avoir plus de liberté. » Sevda 14 ans
« Moi quand je serai grande je ne veux surtout pas être femme au foyer comme ma mère. » Anna 16ans.
« Après le bac, c’est décidé j’arrête mes études, de toute façons avec mon voile je ne trouverai pas de travail. » Aminata, 17 ans.
Pour être sincère avec vous, les affirmations des jeunes m’invitent toujours à réfléchir sur ma propre relation avec moi-même. A leur âge moi aussi je voulais être un garçon, les inégalités en terme d’éducation fille /garçon, me révolte toujours. Je me demande si nous prenons conscience du message que nous transmettons à nos filles.
Nos fils ne vont-ils pas rencontrer Dieu ? Auront-ils des tickets spéciaux pour rentrer au paradis ? Nombreuses fois j’ai entendu sur les relations sexuelles avant le mariage ; un garçon c’est pas grave, cela ne se voit pas (grossesse).
Une parole lourde de sens
Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et donneuses d’aumônes, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes, invocateurs souvent d’Allah et invocatrices: Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense
Les filles, soyons juste et allons chercher la vérité auprès du Vrai, pour ma part j’ai fait des recherches et voici mes découvertes.
Lecture de l’encyclopédie de la femme en islam : Préface de l’Editeur
« Des mouvements de libération de la femme existent dans tous pays ; il n’y a pas un pays où un mouvement, une association ou une fondation ne représentant la femme pour défendre ses droits et affirmer ses revendications.
C’est un fait, au 21e siècle, se sont toujours les hommes qui dirigent le Monde. Et si les femmes ont un rôle essentiel dans l’évolution des sociétés, elles ne sont pas suffisamment estimées pour leurs qualités et leurs compétences. Les hommes s’octroient souvent le pouvoir dans le monde du travail. Ils considèrent difficilement la femme comme leur égale, à moins qu’elle se montre plus travailleuse, qu’elle ne commette aucune erreur et surtout qu’elle soit continuellement disponible, cela signifie souvent sacrifier sa vie de famille à sa vie professionnelle. Combien de femmes ont espéré atteindre tel poste et remplir telle responsabilité, convaincues qu’elles étaient de leur capacité ! C’est le cas en politique en France, et dans de nombreux pays occidentaux.
Ainsi le problème de la liberté de la femme, de ses droits et de ses revendications en général, n’est pas uniquement concentré dans des pays en voie de développement qui ont encore à faire de nombreux progrès dans les domaines politiques, économique et social. Plus particulièrement, il n’est pas l’apanage des sociétés musulmanes.
Ces sociétés ont pourtant bénéficié d’un modèle qui aurait dut les aider à bâtir une société où la femme se serait pleinement épanouie. Lorsque le Prophète Mohammad (Paix et bénédiction sur lui), Messager de la dernière Révélation de Dieu qu’est le Coran, a constitué une société nouvelle à Médine, au 7ème siècle de notre ère, il n’hésitait pas à donner la parole aux femmes ou à leur demander conseil dans des affaires politiques d’importance. Un de ses successeurs, le Calife ‘Omar, réputé par les Occidentaux comme un homme sévère et autoritaire, fut pourtant contredit sur ses décisions politiques par des femmes, en public et à plusieurs reprises. Il reconnut ses torts et la sagesse de la femme. Il faut garder à l’esprit que ces événements eurent lieu au 7ème siècle, alors que les femmes, dans le monde entier, avaient souvent une position fort peu appréciable, sans aucun privilège et en totale dépendance de l’homme. « {p7-8}
D’où viennent ces déformations ?
« Au cours des dynasties musulmanes qui ont ensuite régné au fil des siècles, se sont éteintes les flammes prometteuses d’une reconnaissance durable des vertus et des capacités de la femme au point que certaines idées préconçues dominèrent : la femme ne doit pas travailler, elle ne doit s’occuper que de son foyer, elle ne doit pas sortir, elle n’est pas capable de prendre des décisions sensées…Ces déformations trouvent en grande partie leur fondement dans la décadence des Musulmans qui ont relégué au dernier rang le savoir, l’éducation et la réflexion, et ont privilégié des traditions douteuses et contradictoires sans interroger sur leurs validités. » [p8, encyclopédie de la femme en Islam}.
Aujourd’hui, ces déformations font préjudices aux femmes et font la joie des détracteurs de l’Islam. Pas un jour où le statut de la femme en islam ne soit pas médiatisé. Que cache réellement cette propagande sur la femme en Islam? Je vous invite à regarder cette vidéo pour pousser notre réflexion un peu plus loin.
Y-a-t-il un problème de la femme ?
Je participe à des rencontres littéraires à la mosquée d’Orly, lors de la lecture du livre de Malek Bennabi « Les conditions de la renaissance », édition Tawhid. La partie « le problème de la femme » a interpelé le groupe, surtout les lectrices. Pourquoi l’auteur lorsqu’il aborde le sujet de la femme, emploie le terme « problème » ? La femme est-elle un problème en soi?
L’auteur dit « Le problème de la femme participe naturellement à celui de l’homme, mais il a son aspect propre. Il faut d’abord débarrasser la question de lieux communs encombré par un féminisme sentimental ou démagogique, tant en Orient qu’en Occident. La femme n’est ni « supérieure » ni « inférieur » ni « égale » à l’homme. C’est l’autre aspect de l’homme… L’auteur dit « Il faudrait définir ce que l’on entend par le « travail de la femme ». Nous savons que l’Européenne a été victime sur ce point, car la société qui l’a émancipée l’a jeté à l’usine, à l’atelier, au bureau en lui disant : tu gagneras ton pain à la sueur de ton front. » La femme européenne a perdu ainsi la notion du foyer, de la famille. Elle a gagné son pain dans la promiscuité et dans la solitude de son indépendance, dans une société où elle a déclenché de grands maux et de graves maladies. »
Mes chères sœurs nous ne pourrons pas changer le passé, mais nous pouvons aujourd’hui avec notre engagement changer l’avenir. Ce que je vous propose ici c’est de poser un nouveau regard sur la femme que nous sommes et pour cela il faut comprendre notre passé, faire la paix avec nous même, pour pouvoir accompagner et encourager nos jeunes avec joie et bienveillance.
Je m’interroge : Pourquoi une loi contre les signes religieux à l’école? Qui vise t’elle en particulier? Pourquoi les mamans musulmanes ne peuvent pas accompagner leurs enfants aux sorties scolaires ? Pourquoi les entreprise n’embauchent-elles pas de femmes voilées ? Toutes ses lois sont-elles réellement pour le respect de la laïcité ? je m’interroge réellement sur le véritable sens des mots LIBERTE, EGALITE et FRATERNITE.
Ce qui est sûr, c’est que je n’accepte pas que l’on m’impose, un modèle de femme qui tend à faire de l’image de la femme un objet de commercialisation, un produit de marketing.
Ce que nous pouvons faire
« Dans notre empressement à vouloir retirer la religion des écoles, nous avons également retiré la moralité. » William Rasssberry, chroniquer américain
- Encourager nos filles à continuer leurs études et à prendre des cours de religion et de morale : « Actuellement, dans nos écoles, les filles étudient la musique, les langues étrangères, la géométrie, le droit, mais elles n’étudient rien concernant l’éducation de l’enfant, l’hygiène, la psychologie, la religion, la morale et l’économie domestique! Quel genre de programme est-ce donc? À quoi cela mène-t-il? Ce que j’ai avec l’éducation des filles? C’est la cause de l’échec en Orient. » à dit un grand savant du siècle dernier.
- Nous impliquer dans l’éducation de nos filles sans pour autant contrôler chaque étape de leurs apprentissages scolaires et sociaux, mais plutôt les encourager et les motiver avec joie et bienveillance. « La mère est une école : si on l’éduque, on produira un peuple bon à la base. » Si la mère est éduquée, on s’attend à ce que son fils deviennent un homme dans le plein sens du terme.
- Eduquer avec équité nos fille et nos garçons. Si on examine attentivement l’Histoire, on se rend compte que le secret de la grandeur de nombreux personnages réside dans les principes positifs et justes que la mère a pu transmettre grâce à l’instruction et à l’enseignement qu’elle a reçus…Ce n’était ni dans son amour ni dans son ardeur pour la vérité que résidait le secret de la grandeur de ‘Ali ibn abî Talib-puisse Dieu le combler d’honneur- ni du fait qu’il était partisan du Prophète -paix et bénédiction. Mu’âwiyya ne devait rien à sa bonté ni à son habileté; ‘Abdallâh Ibn Zubayr ne devait rien à son propre courage; même chose pour Zubayr. La clé de leur grandeur, c’était Fatima fille d’Asad, Safiyya fille de ‘Abd al-Muttalib, Asma fille d’Abu Bakr et Hind fille de ‘Utba.
- Lire des ouvrages autour du noble comportement de femmes exemplaires d’antan comme la belle-fille de Ka’b, Asmâ’ fille d’Abû Bakr, Safiyya fille de ‘Abd al-Muttalib, Khawla fille d’al-Azûr, Sakina fille d’al-Husayn et de nombreuses autres encore.
- Il est important de développer l’autonomie physique, intellectuelle et affective de nos filles. (un article est prévu sur ce thème 😉 si Dieu le veut.
- Poser un nouveau regard sur la femme que nous sommes : Etre témoin des problématiques de nos filles est souvent l’occasion d’identifier les enjeux sur lesquels nous avons encore besoin de travailler : le pouvoir, la représentation de nous-même, l’image du corps, les relations amoureuses, les amitiés, les relations avec nos propres parents, l’indépendance. Je vous propose de travailler sur ce dernier point dans mon prochain article …
En attendant je vous laisse réfléchir sur cette citation:
La mère est la personne qui éduque l’humanité. La mère porte le berceau dans la main droite et le monde dans la main gauche. »
Pour apporter du changement au niveau de la famille, ne faut il donc pas éduquer la mère qui en est l’esprit et le pilier? A méditer…
Dans tous les cas, gardons le contact via les réseaux sociaux, en particulier via ma page Facebook Ansariya, éduquer la nouvelle génération ou mon compte perso Mariama AH et Instagram : Ansariya_blog, pour vous tenir informé des éventuelles rencontres et interventions à venir.
Hâte de lire vos commentaires ci-dessous 😉
Sur ce bonne réflexion.
Prenez soin de vous, de votre famille et de votre Foi ♡
Mariama, celle qui demande toujours le bien pour toi 🙂
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