Que la paix soit sur nous toutes 🙂
Je suis heureuse de vous retrouver pour un nouvel article. Je tiens à vous remercier encore pour votre engagement et de l’intérêt que vous portez aux nouvelles générations. Dans cet article, je vais partager avec vous les conseils du chapitre 9 du livre « Discipline positive pour les adolescents » afin de nous offrir des outils et conseils pour préparer nos jeunes à prendre leur envol. Une invitation à oser aider nos jeunes à se sentir capables et à devenir acteurs de leur vie.
Trouver la juste distance pour faire grandir le sentiment d’être capable ?
Même si les jeunes se plaignent souvent d’avoir des parents qui sont trop en mode « contrôle », il se peut qu’ils ne soient pas instantanément enthousiasmés en voyant leurs parents ne plus faire les choses à leur place et les inciter à développer leur confiance dans leurs propres capacités. Cependant, à chaque fois que l’on fait quelque chose à la place d’un enfant alors qu’il en est capable, à chaque fois que l’on s’interpose entre l’enfant et ses expériences de vie, on prend le risque de faire naître chez lui la perception qu’il n’est pas capable de gérer la situation par lui-même. Beaucoup de parents pensent octroyer de l’autonomie à leurs jeunes, mais cette autonomie est parfois sous haute surveillance et ne s’accompagne pas de la confiance de fond qui fait grandir.
Bien souvent, se sont nos angoisses et nos craintes, parfois même la culpabilité ou la honte, qui sont à la source de cette attitude. Elles se reflètent, à notre insu, dans notre manque de confiance sur l’aptitude de notre enfant à prendre sa vie en main. Encourager la confiance de notre enfant en ses capacités, c’est trouver la juste distance dans notre implication : être présent, disponible, encourageant, faire avec lui et non pour lui. C’est une main tendue quand il s’est trompé ou qu’il a besoin d’un coup de pouce quand il se donne du mal pour avancer. Les comportements qui favorisent le sentiment d’être capable offrent tout l’espace nécessaire aux enfants pour s’entraîner, apprendre de leurs erreurs et développer le « muscle » de l’autonomie. Pour nous aussi il s’agit d’un apprentissage : montrer notre confiance en eux, notre confiance dans leurs choix mais rester disponibles s’ils ont besoin de notre aide.
Si nous volons systématiquement à la rescousse de nos enfants, que se passera-t-il le jour où nous ne serons pas là ? Comment les préparons-nous à devenir autonomes dans la vie ? Si nous les protégeons de toute situation d’échec, comment apprendront-ils à rebondir ? Enfin, s’ils ne peuvent pas faire l’expérience des conséquences de leurs choix (au travers de la validation de leurs émotions et des questions de curiosité), comment réagiront-ils le jour où nous ne serons pas là pour aplanir leur route ?
Un exercice d’exploration des perceptions
Nous devons être dans l’encouragement et permettre à nos jeunes de développer leurs ressources intérieures et de les accompagner à gagner en autonomie physique, intellectuelle et affective. Notre plus belle réussite de parent, c’est en effet de rendre notre rôle progressivement obsolète. En d’autres mots, de faire confiance à nos enfants pour faire eux-mêmes les expériences qui leur permettront d’intégrer les compétences dont ils ont besoin pour survivre de façon indépendante.
Lisez la liste des compétences socioémotionnelles proposé par Jane Nelson & Lynn Lott:
DC-liste des compétences socioémotionnelles-ansariya.com
Mise à l’épreuve : entraînez-vous!
Imaginez pendant quelques minutes que vous êtes un jeune. Lisez ou demandez à quelqu’un de vous lire la première liste de phrases proposée ci-dessous.
Première liste
- Je ne peux pas croire que tu aies encore attendu le dernier moment ! Mais qu’est-ce que tu vas devenir ? Allez, ça va pour cette fois, je le fais à ta place mais la prochaine fois, ça ne se passera pas comme ça !
- Chéri, je pensais que tu serais plus sérieux dans tes études… Après tout ce que l’on a fait pour toi…
- Si tu te montres responsable, que tu fais tes devoirs sérieusement, je t’offre ce portable dont tu rêves.
- Allez, essaye d’en faire le plus possible, pendant ce temps je ramasse tes affaires et je vais chercher la voiture pour t’emmener au collège.
- Je ne comprends vraiment pas ton attitude ! Je t’ai dispensé des tâches ménagères qui sont normalement de ta responsabilité, je t’ai réveillé, ton petit déjeuner était prêt, je te conduis pour que tu sois à l’heure, et toi, tu n’avances pas ! Tu peux m’expliquer ?
- D’accord, je vais écrire un mot à ton professeur pour dire que tu ne te sentais pas bien ce matin, mais il faudra bien que tu te rattrapes.
- Très bien. Tu viens de perdre tous tes privilèges : pas d’écran, pas de copains, pas de sorties tant que tu n’as pas fini.
- Je ne comprends pas comment tu peux perdre autant de temps à regarder des séries idiotes, à surfer sur les réseaux, à discuter des heures avec tes copains, pour ensuite traîner et dormir toute la matinée ! Mais tu crois que tu vas faire quoi dans ta vie ?
- Combien de fois t’ai-je répété de ne pas attendre la dernière minute pour faire tes devoirs ? Tu ne peux pas faire comme ta sœur et être un peu plus responsable ?
A la lecture de ces phrases, que ressentez-vous ? Que pensez-vous ? Que décidez-vous ? Avez-vous le sentiment que ces phrases vous encouragent et vous donnent envie de mieux faire ? Vous sentez-vous au contraire en colère, déconnecté, inexistant, incapable, découragé, rebelle, ou bien encore coupable ? Faites maintenant le même exercice avec la liste suivante.
Deuxième liste
- Comment ça se passe pour toi les devoirs en ce moment ? Est-ce que tu serais prêt à entendre mes inquiétudes ? Peut-on chercher des solutions ensemble ?
- Je vois bien que cette mauvaise note te chagrine. En même temps je te fais confiance pour identifier ce qui n’a pas marché et faire ce qu’il faut pour obtenir la note que tu souhaites la prochaine fois.
- Je ne suis pas d’accord pour te sauver la mise. J’aimerais qu’on aille tous les deux à ce rendez-vous avec ton prof et que tu puisses en parler directement avec lui. (Une attitude respectueuse et un ton de voix bienveillant sont ici indispensables).
- J’aimerais comprendre ce que ça veut dire pour toi ?
- Je peux me rendre disponible pour t’aider dans la semaine à des moments que l’on aura choisis à l’avance mais pas à la dernière minute.
- Je te crois tout à fait capable de poursuivre des études universitaires mais je ne suis pas sûr(e) que ce soit important pour toi. J’aimerais qu’on puisse en discuter et que tu me dises ce que tu as en tête.
- Je suis trop énervé(e) pour en parler maintenant ! Je te propose que l’on en reparle plus tard lorsque j’aurai retrouvé mon calme. Ou pourquoi pas lors de notre prochain TEF (Temps d’échange en famille) ?
- Peut-on s’asseoir tranquillement et se mettre d’accord sur une façon de fonctionner qui nous irait à tous les deux ?
- Je t’aime et je sais que ça n’est pas facile de faire des choix parfois. ..Dans cette situation, qu’est ce qui a le plus de sens pour toi ?
A la lecture de cette seconde liste, que ressentez-vous, que pensez-vous, que décidez-vous ? Les phrases de mises en capacité (liste 2) font résonner l’encouragement aux oreilles de ceux qui les reçoivent : le jeune se sent aimé, capable d’apprendre de ses erreurs, autonome et responsable de ses choix.
Qu’est- ce que ses deux listes enseignent aux jeunes?
- Les phrases de la première liste n’enseignent pas grand-chose. Le jeune peut poursuivre sa route sans véritablement engager sa responsabilité. L’adulte quant à lui gardes les rênes pour assister, faire à la place, laisser faire mais sans accorder sa confiance, contrôler, diriger, interférer et finalement rendre dépendant.
- Les phrases de la deuxième liste motivent le jeune à développer plusieurs des compétences socio émotionnelles citées, à commencer par le courage. L’envie d’oser naît du sentiment d’être capable, de cet élan qui donne au jeune la force de résister aux épreuves de la vie. Le parent a trouvé la juste distance pour faire grandir le sentiment d’être capable de son ado. Ils sont ainsi dans une relation de coresponsabilité.

Pour conclure, ma réflexion !
Parce que le vrai défi que nous rencontrons entant que parent musulman est de savoir comment inculquer une foi (Iman) et des convictions solides chez nos jeunes. Ceci est un processus d’apprentissage plutôt compliqué et complexe qui prend du temps. Ce n’est pas une tâche facile, même en faisant un grand effort d’imagination. Nous devons modifier notre façon de voir et de parler à nos enfants (lire l’article comment changer de regard sur l’erreur). Nous ne pouvons pas juste dire à nos jeunes « tu dois faire ceci et cela parce que tu es musulman ». Pensons-nous qu’en passant simplement une information islamique à nos enfants, ils deviendront automatiquement de bons musulmans et accompliront tous leurs devoirs religieux envers Dieu ?
Nous devons nous engager à aider nos enfants à développer une personnalité droite, honnête et accomplie qui peut servir à leurs propres besoins, à ceux de leur famille, de la communauté musulmane et de l’humanité en général. Notre rôle est de les aider à résister aux différentes tentations auxquels ils font face et qui les insistent à dévier du droit chemin. Comment? En revenant à la source le –CORAN-. Ce livre qui offre des ailes à tous ceux en quête de vérité, de justice et de liberté. Développons un instant note esprit critique : Qu’est-ce qui a donné aux musulmans une histoire et a tracé leur géographie si ce n’est le Coran ? N’est-il pas vrai que le Coran que nous récitons aujourd’hui est le même que celui que récitaient nos prédécesseurs? Que nous est-il donc arrivé à nous, les gens de cette époque? Telle est la question et tel est le problème! Il ne fait l’ombre d’aucun doute que le secret de cette affaire réside dans la manière de traiter le Coran. Je nous laisse sur cette réflexion et vous donne rdv la semaine prochaine pour une nouvelle réflexion si Dieu nous le permet.

Je vous envoie plein de courage 💪mais surtout de paix intérieur. Prenez soin de votre FOI.🙏
Faites-moi part de votre réflexion, partager cet article avec vos enfants, vos amis, vos voisins si il vous a semblé utile.
Merci de faire d’ansariya.com votre outil éducatif 💝
Spirituellement, Mariama 🙂
À lire : mes écrits sont tirés de ces ouvrages :
→ »La discipline positive pour les adolescents » de Jane NELSON & Lyann LOTT → »Adolescents musulmans, guide pratique aux parents » du Dr Ekram et Dr Mohamed Rida BESHIR et du livre « Le bonheur dans la pratique du coran » de SHeikh Dr Farid Al-Ansar
Salam!
Il est vrai qu’en tant que parents, nous avons souvent l’impression de rendre service aux enfant et de gagner du temps en faisant les choses à leur place. Or, éducation = accompagnement + patience… nous devons nous efforcer de garder ça en tête.
Et merci pour la liste de phrases encourageantes, malheureusement les phrases de la liste 1 sont souvent celles qui sortent instinctivement de la bouche des parents. Qu’Allah nous aide à être de bons parents ❤️
Amiiinnnnn