Bonjour et que la Paix soit sur nous 🙂
Je suis toujours heureuse de vous écrire et pour tout vous dire j’ai beaucoup d’enthousiaste à lire vos commentaires et vos messages d’encouragements. Je constate que vous êtes de plus en plus nombreuses à lire mes réflexions et que vous venez des quatre coins du monde. Je ne peux que vous faire part de ma gratitude et remercier Dieu pour toute cette énergie positive.
Si je peux vous accompagner et vous encourager dans l’éducation de vos enfants sachez que cela remplira ma mission qui est la mienne. Je tenais à remercier également les papas engagés qui lisent mes écrits. Que Dieu nous facilite l’éducation de nos enfants.
Aujourd’hui j’ai envie de partager avec vous trois outils essentiels pour transformer l’erreur en opportunité d’apprentissage. Et partagez-les auprès de vos voisines, amies, sœurs et mamans mais surtout avec vos enfants.
Mais pour commencer, des exemples sur l’erreur
Dès son plus jeune âge l’enfant reçoit des messages négatifs sur l’erreur et en voici des exemples :
« Vilaine ! Il ne faut pas toucher le vase ! Tu vas le caser ! » « Attention ! Tu vas le renverser ! »
Certaines écoles maternelles sortent le carton rouge pour indiquer à leurs élèves qu’il ne faut pas parler « On ne doit pas parler ! On est en classe »
On n’oublie qu’il est normal pour un enfant de deux ans d’avoir envie de toucher et d’explorer. Qu’à leur âge, la parole est indissociable de l’exploration, de la socialisation et de la joie de l’apprentissage. El lorsqu’il grandissent :
« Arrête de rester H24 sur ton téléphone ! » « Est ce que tu as fait tes devoirs, rangés ta chambre ?»
Les professeurs et les parents se plaignent du manque de sens des responsabilités des enfants et montrent du doigt les erreurs de leurs enfants. En la matière, un peu de clairvoyance et d’efforts allégeront la pression résultant de ce problème.
Changer de regard sur l’erreur
Nous, adultes, avons le sentiment que le sens des responsabilités de nos enfants, à l’égard de nombre d’affaires, est moins développé que le nôtre au même âge. Ce sentiment n’est pas loin de la réalité. La génération actuelle passe environ 40% de sa vie à étudier. Durant cette période le jeune continue à recevoir énormément de démonstrations d’affection et d’intérêt de la part de ses parents. La génération actuelle est globalement plus égoïste que les précédentes. Elle cherche à s’accaparer tous les biens. Ce comportement résulte des progrès de la civilisation actuelle et de l’accroissement des plaisirs individuels et des intérêts personnels. Le jeune s’octroie la plus importante part des dividendes de cette évolution sociétale.
- Les messages qui nous limitent
L’erreur fait naturellement partie du processus d’apprentissage et devrait être vécue comme une source d’information sur le chemin de la progression. Et pourtant, dans notre société et nos systèmes scolaires, l’erreur est bien souvent associée à la faute, et la peur de se tromper. Les messages sur le statut de l’erreur sont parfois très subtils et passent presque inaperçus. Ils n’en exercent pas moins une influence très importante sur la confiance en soi et la joie d’apprendre. Pensons, par exemple, à ce que disent souvent les parents quand ils déposent leurs enfants à l’école « Sois sage ! » ou « Travaille bien ! » Imaginons un instant ce qu’insufflerait un message comme « Profite de tout ce que tu vas découvrir aujourd’hui ! Tu nous raconteras tout ce que tu auras appris de tes erreurs ? » Quel climat de liberté quand l’erreur est intégrée comme un indicateur de progression ! Un climat dans lequel l’enfant osera apprendre et grandir avec confiance.
- Quand l’erreur devient source de progrès, de créativité et de confiance
Envisager l’erreur comme un moyen de progresser, d’être créatif, d’évaluer le chemin qu’il reste à parcourir, invite l’enfant à essayer de nouveau et à développer sa confiance en lui. Les erreurs de nos enfants, et en particulier les grosses erreurs, seront toujours difficiles à supporter mais elles le seront un peu moins si nous avons confiance en eux, en nous-mêmes mais surtout en Dieu. Une des particularités des bêtises est que bien souvent elles nous prennent de cours, ce qui rend nos réactions pas toujours aussi rationnelles que nous le souhaiterions. Peut-on, malgré tout, prendre le parti d’être un parent encourageant face à l’erreur et laisser de côté la culpabilisation, la honte, les récriminations et les punitions ?
Une mise à l’épreuve (entraînez-vous)
Aiguisez votre regard sur l’erreur en famille
Pourquoi ne pas instituer un petit rituel familial (au cours des repas par exemple) qui voudrait que chaque membre de la famille puisse partager une « erreur du jour » et son apprentissage ? Prendre le temps de leur inculquer le sens des responsabilités et que nous sommes tous responsables de nos actions. « Toute âme est l’otage de ce qu’elle a acquis. » [Coran 74/38]
Rester dans l’encouragement au travers des turbulences de la jeunesse
- La jeunesse : de belles opportunités d’apprentissage !
Nous parents, devons comprendre que le jeune est une personne novice. Au cours de l’enfance, il se fiait à nous pour toutes ses affaires, minimes comme importantes. Il prétend tout savoir en grandissant. Il essaie d’avoir un avis sur tout. Il souhaite sortir du cocon parental. Bien plus, il pense déjà l’avoir quitté. Toutefois nous savons pertinemment que la maturité requiert du temps. La compréhension de ce qu’il doit faire se réalisera de manière lente et progressive.
Souvent les jeunes cherchent à dissimuler des actes qui leur semblent normaux parce qu’ils redoutent le jugement de leurs parents. Pourtant, s’ils se sentent en confiance et qu’ils savent qu’ils peuvent en parler ouvertement avec leurs parents, alors ils seront capables de rechercher des solutions plus adaptées et d’éviter les mauvais choix. La responsabilité de parents de jeune est de les aider à apprendre de leurs erreurs de façon encourageante.
- Les questions de curiosité
un outil pour comprendre et stimuler le discernement : est-ce que vous aimez qu’on vous rabâche sans arrêt vos erreurs ? Evidemment non, pour nos enfants c’est la même chose. Bien souvent, les parents parlent trop. L’enfant fait une erreur, le parent va expliquer à l’enfant ce qui s’est passé, le pourquoi du comment, ce qu’il/elle devrait ressentir, ce qu’il faut faire pour réparer. Et pour conclure tout ce discours, il va chercher une forme de punition pour être sûr que l’enfant retienne la leçon. La question de curiosité est souvent bien plus efficace qu’un long discours. Elle permet au jeune d’explorer les conséquences de ses choix et comprendre ce qu’il s’est passé, ce qui a provoqué la situation, ce qu’il ressent et ce qu’il peut apprendre de la dynamique en place.
Quelques clés pour un bon usage des questions de curiosité
- Etre sincèrement curieux au sujet de ce que nos enfants pensent, ressentent et apprennent.
- Eviter les fausses questions de curiosité, celles dont on connaît déjà la réponse, et qui viseraient à « faire dire » à notre jeune ce que l’on attend de lui/d’elle.
- Choisir le bon moment pour poser ses questions de curiosité : lorsque l’on est énervé, il est préférable d’attendre d’avoir retrouvé son calme avant de se lancer dans une discussion avec son jeune. Il pourra même nous arriver de dire « Je suis trop énervé (e) pour en parler maintenant ! Mais je t’aime et j’aimerais que l’on en discute ensemble quand j’aurai retrouvé mon calme » Pour pouvoir oser dire ceci il faut que vous gardiez en tête votre vision et objectif éducatif (relire cet article http://ansariya.com/cest-de-la-faute-des-parents/) être un parent clairvoyant c’est avoir conscience du regard divin et de faire de notre mieux chaque jour.
- Ne pas se décourager : il arrive que les jeunes n’aient pas envie de réfléchir avec nous. Les réponses à nos questions peuvent alors ressembler à des « Oh, je ne sais pas ! On verra ! C’est bon ! Arrête avec tes questions. » Mais malgré l’agacement que provoquent nos questions, ils nous entendent et cela les incite, en fait, à réfléchir.
- Utiliser parfois le temps d’échange en famille (TEF lire article http://ansariya.com/vacances-developpez-le-tef-temps-dechange-en-famille/) ou la choûra (concertation) pour résoudre un problème, en combinant les questions de curiosité et la recherche de solutions.
Aider les jeunes à explorer les conséquences de leurs choix, ou bien leur imposer des conséquences, sont deux approches radicalement différentes. Lorsque nous les amenons progressivement à penser par eux-mêmes, la relation est bien plus constructive, et ils ont moins de raisons de vouloir se rebeller ou dissimuler.
Les aider à comprendre les raisons logiques de ce qui se passe autour de lui
Votre jeune traverse un état mental de croissance. Il essaie de trouver des explications à tout ce qu’il voit ou expérimente. En raison de son manque d’expérience, il peut lui arriver de mal interpréter certains événements ou phénomènes qui surviennent autour de lui. Par exemple, lorsque le jeune voit que sa communauté musulmane souffre d’un manque d’experts et de ressources, il peut penser que c’est parce que l’Islam n’encourage pas la connaissance ou le travail dur, alors que c’est exactement le contraire de la vérité. L’Islam encourage vivement les gens à apprendre et à acquérir toutes sortes d’expériences utiles. Il incombe aux parents d’expliquer à leur jeunes les vraies raisons du défaut de la communauté. Si les parents ne le font pas, ils doivent rechercher l’aide de personnes instruites dans la communauté ; autrement, le jeune attribuera ces manquements à l’Islam alors qu’en fait les deux n’ont aucun rapport.
Notre attitude face à nos propres erreurs leur apprend à gérer les leurs
- Tout le monde fait des erreurs !
Nos jeunes ne sont pas les seuls à faire des erreurs. Nous en faisons aussi. Concentrons-nous sur les opportunités d’apprentissage que nous offre les erreurs, plutôt que nous enfermer dans le sentiment d’échec, de honte, et de culpabilité. Notre changement de regard sur l’erreur change aussi la façon dont nos enfants osent marcher vers l’avenir.
Quelques exemples de questions de curiosité pour que le jeune puisse apprendre de ses erreurs
- Quelle est ta perception sur ce qui s’est passé ? A ton avis, que s’est-il passé ?
- Qu’est-ce que tu essayais de faire ?
- Qu’est-ce que tu ressens par rapport à ce qui s’est passé ?
- As-tu appris quelque chose ?
- Quelles idées as-tu pour résoudre le problème ?
Les six étapes qui nous aident à éviter de retomber dans le piège de la lutte de pouvoir
Il n’est pas toujours facile de choisir la bonne attitude parentale mais une erreur de réaction n’est pas fatale. Quand on se croit dans une impasse, ou que l’on entre dans une lutte de pouvoir stérile, on peut toujours choisir d’utiliser ce qui n’a pas fonctionné comme opportunité pour faire différemment. Lorsque vous lui confiez une tâche, assurez-vous qu’il en est satisfait et qu’il l’accepte de bon cœur. Vous devez vous attendre à ce qu’il commette des erreurs car il est encore en cours d’apprentissage. Dans ce cas, ne le déchargez surtout pas de la tâche lui ayant été confié et ne le privez pas d’autres responsabilités.
- Prendre des initiatives : vous pouvez lui demande de planifier et de préparer un court séjour pour la famille, lui confier la garde de son petit frère en échec scolaire….
- Traiter les enfants comme nous aimerions être traités : avec compréhension, respect et dignité. N’appliquez jamais une mesure disciplinaire à tous vos enfants à la fois pour une erreur commise par l’un de vos enfants. Assurez-vous d’être juste envers tout le monde.
- Expliquer ce qui est réellement important pour nous et pourquoi. Nous assurer que notre message d’amour et de respect est bien perçu. S’il se trouve dans une impasse, aidez-le la première fois. Dites le lui « Je ne t’aiderai plus si tu te retrouves dans la même impasse une seconde fois ».
- Identifier ce qui est important pour notre enfant et pourquoi. Entraînez-le à organiser son temps, notamment pour tout ce qui concerne les prières, l’école et les devoirs scolaires. Encouragez-le à noter ses rendez-vous importants et les occasions spéciales dans un agenda. Incitez-le à toujours être en possession d’un stylo et d’un petit carnet afin de pouvoir noter les idées et les pensées lui traversant l’esprit.
- Etre prêt (e) à faire des exceptions à la règle (ce qui n’est pas la même chose qu’être permissif). Achetez-lui un réveil. Chargez-le de se réveiller seul pour accomplir la prière de l’aube, pour se rendre à l’école et pour honorer tous ses rendez-vous importants. S’il se réveille en retard, il en assumera seul la responsabilité.
- Trouver un moment (Temps d’Echange en Famille ou pratiquer la choura –concertation-) pour réfléchir ensemble à une solution qui conviendra à tous ceux qui sont impliqués.
- Les 3 « R » de la réparation: c’est un outil qui suggère trois étapes utiles pour nous aider à gérer nos erreurs comme des opportunités d’apprentissage.
- Reconnaître sa part de responsabilité
Prendre conscience/identifier son erreur. Selon vous, qu’est ce qui est à l’origine de cet erreur ? Reconnaître que ce que l’on a fait n’était pas pertinent ou approprié, dans une démarche de responsabilité plutôt que de culpabilité.
- Réconcilier
S’EXUSER auprès de son jeune si on lui a manqué de respect ou si on l’a fait souffrir. Les enfants sont si indulgents : avez-vous remarqué comme ils sont prompts à dire : « C’est pas grave », « ça va » dès que l’on s’excuse ? (essayer vraiment 🙂 )
- Résoudre
Chercher une solution satisfaisante pour chacun, parent et jeune. Prenez le temps de trouver au moins cinq solutions vous permettant de résoudre cette erreur. Et parmi ses cinq solutions laquelle vous paraît la plus facile à mettre en œuvre maintenant et sur laquelle vous allez vous engager ? Par quoi allez-vous commencer et quand allez-vous le faire ? Que devez-vous faire et être pour ne plus avoir ce genre de problème ? Le fait d’avoir suivi les différentes étapes des 3 « R » suffit généralement à créer à ce stade un climat propice à la résolution de problème.
Les questions de curiosité, la recherche de solutions, les 3 « R » sont autant de moyens concrets qui permettent de transformer l’erreur en opportunité d’apprentissage.
Une mise à l’épreuve (entraînez-vous !)
Prenez une grande respiration.
- Demandez de l’aide à votre jeune pour pouvoir faire cet exercice.
- Munissez-vous (mentalement !) de questions de curiosité et d’une écoute bienveillante.
- Demandez au jeune de vous citer un exemple d’une erreur qu’ils pensent que vous avez commis.
- Utilisez les 3 « R » de la réparation : Reconnaître ses responsabilités, Réconcilier, Résoudre.
- Ecrivez les réponses pour chacun des « R » ou discutez-les avec le jeune.
Je vous invite ainsi qu’à moi-même de toujours réfléchir à pourquoi souhaitons nous que nos enfants demeurent des musulmans pratiquants? Pour qui nous le faisons, pour le regard des gens ou celui du Divin? Comment allons nous faire pour réussir notre rôle de parent?
Et pour conclure, je cite mon professeur de Sîra – Shakeel Siddiq- « A une époque où les parents cherchent LA solution « miracle » qui leur permettrait d’éduquer au mieux leurs enfants, il est bon de rappeler que le Prophète -paix et bénédictions sur lui- l’avait amené à une conclusion indiscutable : le véritable Educateur (rabb) est Dieu et non l’homme… « Ne t’a-t-Il pas trouvé orphelin? Alors Il t’a accueilli! Ne t’a-t-Il pas trouvé égaré? Alors Il t’a guidé? Ne t’a-t-Il pas trouvé pauvre? Alors Il t’a enrichi. » [Coran 93/6-8]
Mariama, au service des parents engagés auprès de la nouvelle génération
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À lire / Mes écrits sont tirés de ces ouvrages :
→ »La discipline positive pour les adolescents » de Jane NELSON & Lyann LOTT → »Adolescents musulmans, guide pratique aux parents » du Dr Ekram et Dr Mohamed Rida BESHIR, « L’adolescent : le comprendre et le guider » du Dr Abdulkarim BAKKAR et Ahly magazine
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